L’Homme Semence de Violette Ailhaud
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(Editions Parole parole@wanadoo.fr)
Née en 1835, Violette Ailhaud est morte en 1925.
L’Homme Semence est un récit écrit en 1919.
Pour la seconde fois en 70 ans, son village vient de perdre tous ses hommes.
En 1852, Violette Ailhaud est en âge de se marier quand son village des Basses Alpes est brutalement privé de tous ses hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain de décembre 1851. Deux ans passent dans un isolement total. Entre femmes, serment est fait que si un homme vient, il sera leur mari commun, afin que la vie continue dans le ventre de chacune.
Violette Ailhaud a vécu ses dernières années dans les Alpes de Haute Provence. Elle y est morte en 1925. Dans sa succession, il y avait une enveloppe qui ne pouvait pas être ouverte par le notaire avant l’été 1952. La consigne indiquait que son contenu, un manuscrit, devait être confié à l’aîné des descendants de Violette, de sexe féminin exclusivement, ayant entre 15 et 30 ans.
Yveline, 24 ans, s’est retrouvée en possession du texte de ce livre en juillet 1952.
Le texte original a été adapté pour la scène par BASE ART COMPAGNIE.
La première représentation a eu lieu le 20 juillet 2010, avec Laure BRUNO dans la peau de Violette, Emmanuelle LE CARO à la harpe et au chant. Mise en scène et lumières : Paul BRUNO.
La mise en scène peut s’adapter en différents lieux (salles de spectacles, salles des fêtes, chez l’habitant, en extérieur si possible).
Première représentation le 20 juillet 2010 à Mazan, puis la troupe est passée par Puyméras (84), Avignon (84, festivals 2011 et 2012), Entrevennes (04), Mormoiron (84), Forcalquier (04), Pernes Les Fontaines (84), Uchaux (84), Caromb (84), Saumane (84), Julien sur Verdon (04), Monieux (84), Champaussel (05), Saint-Paul sur Ubaye (04), Orange (84), Metz (57), Aups (83), Nice (06), 5 représentations en Martinique (972), Saint Germain Laval (42), Grambois (84), Donna (30), Digne (04), Trigance (83), Premian (34), Lamalou les Bains (34), Saint Priest en Jarez (42), Viscomtat (63), Autrans (38), Carpentras (84), Châteldon (63), Banon (04), …
Témoignages :
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L’homme semence est un spectacle qui va droit au cœur. Cette histoire universelle, mise en scène par Paul BRUNO, touche autant les femmes que les hommes. Laure BRUNO nous fait vivre tous les états de son personnage avec beaucoup d’émotions sans jamais en faire trop. Au chant et à la harpe, Emmanuelle LE CARO, développe avec bienveillance un soutien sans faille pour sa complice. De cette symbiose le spectateur ressort bouleversé et plein de vie.
Anne FROMM (09 août 2010), www.annefromm.com
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(extrait d’une lettre à une amie)
…/…
La pièce « L’homme semence » était une merveille, un moment de communion entre tous je crois.
L’émotion et l’intelligence du propos de Violette Ailhaud étaient intacts, incarnés sur scène par ces deux femmes (l’une comédienne, l’autre harpiste et chanteuse).
Au mot près, à la respiration près, c’était le texte intégral de l’auteur.
La mise en scène était vive bien que minimaliste, la scène était un mouchoir de poche mais de ce mouchoir de poche on a essuyé de chaudes et vibrantes larmes.
On n’eut à subir aucun parti pris bancal, pas d’adaptation farfelue, pas d’initiative autre que celle de servir ce texte concis, poétique, ce texte taillé à la serpe dans la dureté de cette « histoire de France » qu’on connaît peu, ce texte cousu sur le corps de ces femmes abandonnées et qui survivent malgré le vide, sur le corps de tout ce village qui va renaître et reprendre ce qui lui revient : sa part de vie.
Un moment splendide.
Je n’en revenais pas, de la justesse de ces femmes sur scène, rien ne sonnait faux : du don impudique de l’aveu de leur désarroi physique et émotionnel, à l’expression de la colère contre le tyran qui avait dépeuplé ces pays fidèles, décharné leurs survivantes et sali les mémoires de tous ces républicains.
Cette troupe de Mazan doit tourner sa pièce (c’était autour de leur 13ème) pour nous la faire vivre, encore, ailleurs, le plus souvent possible.
Le 19 décembre 2010, Agnès Pastourel (Ecrivain), 273 chemin des Alumines, 83690 Villecroze
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voici un échange de courrier entre 2 spectateurs, le 25 septembre 2010,
Bonsoir Hélène,
J’ai vu le spectacle que tu m’as conseillé.
J’ai vite oublié l’agacement que j’éprouve habituellement dans l’ambiance un peu bourgeoisement coincée (pas très rock’n roll en quelque sorte) que l’on rencontre souvent dans les spectacles théâtraux avigno-comtadins, car j’ai été rapidement happé par le sujet, le texte et son interprète.
C’est devenu rare de nos jours d’entendre un tel propos féminin sur l’amour et le désir qui naviguent constamment entre le sacré et le pragmatique. L’insondable mystère.
J’ai effectivement eu un flash lorsqu’elle laisse sa chevelure de femme ruisseler en se débarrassant de son foulard et de son tablier de fermière.
Bref, je n’ai pas de critique à formuler car j’ai été conquis et c’est ce qui m’importe le plus.
Je repars en voyage demain avec le texte dans la poche que j’ai hâte de lire attentivement car il est aussi très inspirant et donne à réfléchir.
Donc merci beaucoup pour ce beau plan et ne te prive pas de m’en proposer d’autres si tu en vois passer dans le coin.
Amitiés,
Jean-Marc
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Bonjour Laure et Paul,
https://www.sonsdechaquejour.
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L’Homme semence, ce récit, à l’origine incertaine, signé par Violette Ailhaud raconte un épisode de la vie des femmes d’un village des Basses-Alpes après la répression du soulèvement républicain de 1851 et la déportation de tous les hommes. Paru aux éditions Parole sous le double format broché et BD, il fait l’objet d’un spectacle vivant monté et joué depuis 2010 par la compagnie Base Art.
Le lundi 7 août, la compagnie a donné ce spectacle dans le cadre des Nocturnes estivales de la librairie le Bleuet à Banon (04) pour le bonheur de tous. Interprété par Laure qui possède et personnalise le texte avec une grande implication personnelle, l’originalité de cette nouvelle version tient à son dépouillement propice à la valorisation du texte et à l’accompagnement musical assuré par Paul à la guitare. Les deux artistes proposent donc un spectacle renouvelé à deux voix, l’humaine et la musicale, en écho l’une de l’autre, bien à même de renouveler le mystère de l’homme semence.
Un grand merci à eux de nous avoir embarqués lors de cette belle soirée très appréciée et belle vie à cette nouvelle version.
Marc et Isabelle GAUCHERAND (Librairie Le Bleuet – Banon), le 18 août 2017.
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Le récit, émouvant, est d’une écriture apparemment simple mais qui va chercher, avec bonheur, dans les profondeurs humaines. C’est l’histoire d’un village haut-perché dans les Alpes de Haute Provence. En 1852, tous les hommes ont été fauchés comme on fauche les blés par la répression impitoyable de Napoléon III. La communauté exclusivement de femmes désormais est harassée de travail. Elle attend tout de la venue d’un homme. A l’inverse de « Regain » de Giono. L’objectif, c’était sa semence, la force de travail, enfin sa présence, jamais son amour.
Le corps du récit va, au contraire, porter sur l’attirance de l’auteur du récit pour l’homme nouveau venu. Les sentiments longtemps retenus arrivent comme une crue, une vague insurmontable qui balaie toutes les résolutions. Pour s’ouvrir sur un amour fort, sensuel, sain.
La Cie Base-Art a réalisé un spectacle remarquable qui porte l’intérêt sur les forces de la vie. Laure Bruno ne se départit jamais d’un jeu sobre mais vigoureux, sans redondance, toujours au service du texte. Avec simplicité mais audace, tant elle suscite l’activité du spectateur. Paul Bruno (guitare et harmonica) soutient le jeu avec finesse et confiance.
Du très bon théâtre, comme on l’aime.
René Trusses (Le Mai du Livre à Tarbes, 25 mai 2018).
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Nous repensons souvent à « l’homme semence » et j’ai vu le film qui en a été fait mais la comédienne n’avait pas la passion de Laure dans le regard, le corps et la voix….
Françoise et Lucien ALLOUCH (ex directeurs du Théâtre « Au Bout Là-Bas » en Avignon), 3 novembre 2019.